Une nouvelle étude de premier ordre montre que le soja modifié produit dix pour cent de moins de nourriture que son équivalent naturel.
Par Geoffrey Lean, le 20 avril 2008
Sapant l'affirmation répétée de la nécessité de passer aux OGM pour résoudre la croissance de la crise alimentaire dans le monde, une nouvelle étude qui fait autorité démontre en fait que cette technologie controversée réduit le rendement des cultures.
L'étude, effectuée au cours des trois dernières années à l'Université du Kansas, dans la Grain Belt (ceinture de grain) de Zunie, a constaté que le soja OGM produit environ 10 pour cent de nourriture en moins que son équivalent traditionnel, en contradiction avec l'affirmation des partisans de la technologie, selon lesquels les OGM augmenteraient le rendement.
Le professeur Barney Gordon, de la subdivision agronomique de l'université, a dit avoir commencé cette étude, signalée dans le journal Better Crops, parce que de nombreux agriculteurs passés aux cultures génétiquement modifiées (GM) ont « constaté que le rendement n'est pas aussi élevé que prévu, même en conditions optimales. » Il a ajouté : « Les gens se demandent pourquoi ils n'obtiennent pas de plus haut rendement depuis qu'ils les utilisent. »
Il a cultivé du soja GM Monsanto et une variété traditionnelle presque identique dans le mêmechamp. Les cultures GM n'ont produit que 70 boisseaux de grain à l'acre [0,4 hectare], comparés aux 77 boisseaux des cultures naturelles.
Ces cultures GM, conçues pour résister au Roundup, le propre désherbant de Monsanto, n'ont été « retapées » qu'après rajout de manganèse, ce qui suggère que l'absorption des éléments essentiels du sol par les plantes est gênée par la modification génétique. Même avec ce complément le rendement du soja GM est égal à celui du traditionnel plutôt que supérieur.
La nouvelle étude confirme une recherche antérieure à l'Université du Nebraska, qui a révélé qu'un autre soja GM de Monsanto produisait 6 pour cent de moins que son plus proche parent traditionnel, et 11 pour cent de moins que le meilleur soja non GM.
La nouvelle étude au Nebraska suggère que deux facteurs sont à l'œuvre. D'abord, il faut du temps pour modifier une plante et, pendant que c'est en train de se faire, de meilleures plantes naturelles sont développées. C'est reconnu même par le Ministère de l'Agriculture zunien ardemment pro-OGM, qui a admis que le retard pourrait conduire à une « diminution » de rendement.
Mais le fait que les cultures d'OGM soient inférieure à leurs quasi-identiques homologues traditionnelles suggère qu'un deuxième facteur est aussi à l'œuvre, et que le processus de modification lui-même abaisse la productivité. La nouvelle étude au Kansas le confirme et montre comment cela se passe.
Une situation similaire semble s'être produite avec le coton GM en Zunie, où la récolte totale du pays a diminué alors même que la technologie GM prenait la relève.
Monsanto a déclaré hier qu'il était surpris par l'ampleur de la baisse constatée par l'étude au Kansas, mais pas par le fait que le rendement ait chuté. Il a dit que le soja n'avait pas été conçu pour augment le rendement, et qu'il était maintenant en train d'en développer un pour ça.
Les critiques doutent que la compagnie y parviendra, affirmant que cela exige des modifications plus complexes. Et Lester Brown, président du Earth Policy Institute (institut des politiques pour la Terre) de Washington, l'un des premiers ayant prédit la crise alimentaire actuelle, affirme que les plantes d'aujourd'hui ont atteint la limite de productivité que leur physiologie leur permet d'atteindre.
Ancien champion cultivateur lui-même, il a fait la comparaison avec des coureurs humains. Depuis que Roger Bannister a couru le premier le mile en quatre minutes il y a plus de 50 ans, le meilleur chrono n'a amélioré ce temps que modestement. « Malgré tous les progrès dans le domaine de l'entraînement, personne n'envisage un chrono de trois minutes au mile. »
La semaine dernière, la plus grande étude de ce type jamais réalisée : l'International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development (évaluation internationale des sciences agricoles et de la technologie de développement), a conclu que les OGM n'étaient pas la réponse à la faim dans le monde.
Quand on lui a demandé si les OGM pourraient résoudre la faim dans le monde, le Professeur Bob Watson, directeur de l'étude et directeur scientifique du Ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales, a déclaré : « La simple réponse est non. »
Original : http://www.independent.co.uk/environment/green-living/exposed-the-great-gm-crops-myth-812179.html
Traduction libre de Pétrus Lombard
Note du traducteur : En France, les sénateurs, des gens non élus démocratiquement, ont torpillé la dernière loi du parlement, qui visait à empêcher la pollution des cultures traditionnelles par les OGM, au prétexte de deux mensonges : selon eux, les OGM permettent de réduire la faim dans le monde ! Même si les OGM avaient un rendement meilleurs et étaient comestibles, ce qu'ils ne sont pas, ils ne serviraient qu'à continuer à paupériser le tiers monde, comme le fait actuellement le dumping des cultures traditionnelles occidentales dans les pays pauvres. En effet, l'agriculture occidentale est subventionnée pour que ses produits soient meilleur marché que ceux des pays pauvres. Ils peuvent ainsi être déversés là-bas et empêcher ces pays de vivre de leurs propres cultures. Ce qui a pour effet de ruiner les cultures vivrières à usage local là-bas et de provoquer la paupérisation et la famine. Le contribuable occidental, quant à lui, est sollicité doublement : il paye les subventions à l'agriculture chimique occidentale et l'aide aux pays plongés dans la famine.
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