La France, dans la métropole, comme outre-mer, commence à être frappée par la crise alimentaire. Nous allons vite voir si Michel Barnier, membre du Gouvernement de M. Sarkozy, met des actes derrière ses grandes déclarations.
Le riz est la nourriture de base des habitants de la Réunion, qui en consomment 45000 tonnes par an. Après une forte augmentation du prix de la viande et de l’huile, les experts locaux s’attendent à une augmentation du prix du riz de 25 % pour le mois de mai qui vient. « La nouvelle a été confirmée le 29 avril par Dominique Masson, président de l’Union des importateurs de riz. « Depuis fin 2007, le prix du riz à l’importation a quasiment triplé, déclare-t-il. Le « riz cargo », c’est-à-dire celui de base, le riz brun, qu’il faut ensuite blanchir à l’usine, emballer et commercialiser, est passé de 280 euros à 750 euros la tonne en moins de six mois. » Cette nouvelle est rapportée par le principal journal réunionnais en ligne : clicanoo.com.
Tout comme en métropole, où le président de la Croix-Rouge, Jean-François Mattei, a sonné l’alerte, les associations d’aide aux plus démunis ne pourront pas faire face à la demande. L’emploi salarié, cumulant les travailleurs pauvres aux sans emplois, grossit les files d’attente devant les soupes populaires.
Ceux-ci font de plus en plus appel à l’aide alimentaire, comme le souligne la responsable de la Boutique solidarité de la fondation Abbé Pierre à Saint-Denis, Sonia Houas : « Ce public-là est différent, ce sont des gens, dont beaucoup sont jeunes, qui ont des petits contrats de 500 à 600 euros insuffisants pour manger une fois le loyer payé. Ils nous disent qu’ils viennent là parce qu’à l’extérieur ils n’ont pas de réponse. »
Pour ne rien arranger, certaines associations caritatives sont aujourd’hui en redressement judiciaire pour causes de difficultés financières, comme la Banque alimentaire des Mascareignes (BAM) qui fournit 175 tonnes de denrées par an. Elle ne sait pas encore si son approvisionnement – venant principalement d’Europe – sera ou non diminué dans un contexte de crise alimentaire mondiale. « Moi, j’ai des craintes pour début 2009. Vu les cours mondiaux, ça m’étonnerait que l’Europe ait beaucoup de restes fin 2008 », soupèse Jean-René Michel, délégué général de la BAM.
Voilà donc de quoi occuper notre classe politique.
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