Depuis le matin, entre 7 000 et 20 000 personnes protestaient dans les rues de la capitale contre l'hyper-inflation et les pratiques de nombreux commerçants qui imposent le dollar dans les échanges au lieu du shilling somalien, dont le cours a été pratiquement divisé par deux depuis un an. Une dévaluation spectaculaire qui serait en partie liée à l'abondance de billets contrefaits. "Les commerçants ont refusé les vieux billets. Les prix de la nourriture sont élevés et nous n'avons rien à manger. Nous manifesterons jusqu'à ce que les commerçants acceptent nos billets et nous vendent de la nourriture", a déclaré un des manifestants.
IMPACT PLUS VIF DE LA CRISE MONDIALE
Quelque 2,6 millions de Somaliens ont actuellement besoin d'aide pour se nourrir. Un nombre qui a augmenté de 40 % depuis janvier, selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'ONU s'est récemment inquiétée des conséquences dramatiques de la dévaluation du shilling somalien de 100 % ces quinze derniers mois et d'une inflation galopante. La Somalie est en guerre civile depuis 1991, et sa capitale est le théâtre de combats quasi quotidiens entre des insurgés islamistes et les forces gouvernementales. Aujourd'hui, le pays n'a plus d'institutions centralisées, notamment de banque centrale capable de réguler la masse monétaire en circulation.
Cette particularité rend encore plus vif l'impact de la flambée des cours mondiaux de l'alimentation dans ce pays, où plusieurs "émeutes de la faim" ont déjà éclaté au cours des six derniers mois. Les prix des céréales y ont augmenté de 110 % à 375 % depuis un an. Depuis janvier, à Mogadiscio, le prix du kilo de farine de maïs est passé de 12 cents à 25 cents, le prix d'un sac de 50 kilos de riz de 26 dollars à 47,50 dollars.
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