mercredi 18 janvier 2012

Corne de l'Afrique / « Le coût d'une réponse tardive à des alertes précoces lors de la sécheresse de 2011 dans la Corne de l'Afrique »



Près de 6 mois après l’annonce de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique et alors même qu’une crise d’ampleur se prépare en Afrique de l’Ouest, Oxfam fait le bilan des derniers mois et de la façon dont la crise a été gérée tant par la communauté internationale que par les acteurs de l’aide humanitaire dans un rapport à paraître le mercredi 18 janvier. En amont de la publication du document, intitulé « Un retard dangereux : Le coût d'une réponse tardive à des alertes précoces lors de la sécheresse de 2011 dans la Corne de l'Afrique », je vous envoie ce petit mail pour attirer votre attention sur les 5 messages clés portés par Oxfam, et dont l’organisation estime qu’il est essentiel qu’ils soient pris en considération à l’avenir, pour faire face aux prochaines situations de sécheresse chronique. En effet, pour Oxfam, les enseignements tirés de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique révèlent que les Etas et la communauté d’aide internationale doivent améliorer leur réponse dans plusieurs domaines. En quelques mots, voici nos messages :

1 : En 2011, en dépit des signes avant-coureurs de la crise alimentaire en Afrique de l’Est, longuement ignorés, le coût de la réponse a été d’autant plus élevé que celle-ci a été tardive.

2 : Dans la Corne de l’Afrique, plus de 13 millions de personnes sont encore menacées par la crise. Si les signaux d’alerte précoces avaient clairement annoncé la crise en cours pendant les mois qui ont précédé, la réponse de grande échelle n’a été déclenchée que beaucoup trop tard.

3 : Tous les acteurs doivent impérativement revoir leur approche vis-à-vis des situations de sécheresse chronique en renforçant leurs capacités à prévenir les risques et non les crises.

4 : Dans les faits, cela implique d’agir dès que les systèmes d’alerte précoce envoient des signaux, sans attendre la confirmation d’une crise pour intervenir. Il faut également s’attaquer aux causes premières de la sécheresse en cherchant activement à réduire les risques, et ce dans toutes les activités. Pour ce faire, il est impératif de dépasser le clivage entre action humanitaire et développement.



5 : Pour éviter la crise qui s’annonce en Afrique de l’Ouest, la couverture média doit montrer à quel point il est essentiel que la communauté internationale agisse sans plus attendre.

Pour plus d’informations, vous trouverez le résumé du rapport –sous embargo jusqu’au 18 janvier- en cliquant sur le lien suivant :oxfamfrance

Promouvoir l'agriculture intelligente face au climat grâce à un projet FAO-UE

Rome, 16 janvier 2012 - La FAO et la Commission européenne ont annoncé aujourd'hui un nouveau projet de 5,3 millions d'euros pour aider le Malawi, le Viet Nam et la Zambie à adopter des pratiques agricoles intelligentes face au climat.

L'agriculture - et les communautés qui en dépendent pour vivre - sont hautement vulnérables aux impacts du changement climatique. Mais en même temps, le secteur agricole contribue au réchauffement de la planète, en tant que gros émetteur de gaz à effet de serre.

"L'agriculture intelligente face au climat" cherche précisément à relever ce double enjeu. Elle prévoit de transformer les systèmes agricoles pour améliorer leur contribution à la lutte contre la faim et la pauvreté, de les rendre plus résilients au changement climatique, de réduire les émissions, et d'accroître le potentiel de l'agriculture à piéger le carbone atmosphérique.

"Nous devons commencer à mettre en pratique l'agriculture intelligente face au climat en travaillant de concert avec les agriculteurs et leurs communautés", a indiqué M. Hafez Ghanem, Sous-Directeur général de la FAO, Département du développement économique et social. Et d'ajouter: "Il n'existe cependant pas de solution universelle -les pratiques agricoles intelligentes face au climat doivent répondre aux différentes conditions, géographiques, météorologiques et à la base des ressources naturelles".

"Ce projet examinera de près trois pays pour identifier les enjeux et les opportunités des pratiques agricoles intelligentes et établir des plans stratégiques adaptés à la réalité de chaque pays", a souligné M. Ghanem. "Si toutes les solutions ne sont pas universellement applicables, nous pouvons tirer de nombreux enseignements sur la manière dont d'autres pays pourraient prendre des mesures pour commencer à adopter cette approche d'agriculture".

Solutions sur mesure
L'UE mobilise 3,3 millions d'euros en faveur de cette initiative; la contribution de la FAO est de 2 millions d'euros.

En étroite collaboration avec les ministères de l'agriculture et d'autres administrations dans chacun des pays partenaires, ainsi qu'avec les organisations locales et internationales, le projet triennal se chargera:
·         d'identifier les opportunités spécifiques au pays en vue de l'expansion des pratiques intelligentes existantes ou de la mise en Åuvre de nouvelles;
·         d'étudier les obstacles à surmonter afin de promouvoir une adoption à plus vaste échelle de l'agriculture intelligente face au climat, notamment les coûts d'investissement;
·         de promouvoir l'intégration de stratégies nationales de changement climatique et d'agriculture en faveur de la mise en Åuvre de pratiques agricoles intelligentes;
·         d'identifier des mécanismes innovants pour relier la finance du climat aux investissements dans l'agriculture intelligente;
·         de renforcer les capacités pour planifier et mettre en Åuvre des projets de pratiques intelligentes en mesure d'attirer des investissements internationaux.
La FAO pilotera le projet en partenariat avec des institutions nationales de politique et de recherche, ainsi que des organisations mondiales, telles que le Global Crop Diversity Trust.

En affrontant l'urgence d'incorporer les questions de changement climatique dans la planification du développement agricole, ce nouveau projet représente un pas en avant concret, a déclaré M. Ghanem. "Les enjeux liés au changement climatique se font sentir de plus en plus sur le terrain, ce qui veut dire qu'il faut agir sans plus tarder pour affronter le problème, sans attendre la conclusion des négociations internationales en vue d'un accord mondial sur le climat", a-t-il fait remarquer.


FAO | Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie | (+39) 06 570 53625 | www.fao.org
 

vendredi 13 janvier 2012

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires termine l’année en forte baisse


Mais 2011 a encore été marquée par des records de prix
 
12 janvier 2012, Rome - Avec la contraction de l'Indice FAO des prix des produits alimentaires de 2,4 pour cent, soit cinq points, par rapport à novembre, les prix des denrées alimentaires ont fléchi en décembre 2011, a indiqué la FAO aujourd'hui.

A son nouveau niveau de 211 points, l'Indice était inférieur de 11,3 pour cent (27 points) à son pic de février 2011. 

Le recul s'explique par les fortes baisses des cours internationaux des céréales, du sucre et des huiles dues aux récoltes exceptionnelles de 2011, ainsi qu'au ralentissement de la demande et au raffermissement du dollar E.U. La plupart des denrées ont été concernées. 

Toutefois, si les prix ont baissé de façon constante au deuxième semestre 2011, l'Indice avoisinait encore les 228 points en 2011 - la plus haute moyenne depuis que la FAO a commencé à mesurer les prix des produits alimentaires mondiaux en 1990. Le record précédent de 200 points datait de 2008.

Période d'incertitude

Selon Abdolreza Abbassian, économiste et spécialiste des céréales à la FAO, il est difficile de se prononcer sur l'évolution des prix durant les prochains mois.   

"Les cours internationaux de nombreux produits alimentaires ont baissé ces derniers mois, mais compte tenu du climat d'incertitude lié à l'économie mondiale et aux marchés des devises et de l'énergie, les perspectives sont imprévisibles", souligne M. Abbassian.   

Parmi les denrées principales, ce sont les céréales qui ont enregistré la plus forte baisse des prix, avec l'Indice FAO des prix céréaliers en recul de 4,8 pour cent (218 points) en décembre. Les récoltes record et les meilleures perspectives de l'offre ont vu chuter fortement les prix des principales céréales. Les prix du maïs ont perdu 6 pour cent, ceux du blé 4 pour cent et ceux du riz 3 pour cent. En 2011, l'Indice FAO des prix céréaliers s'établissait en moyenne à 247 points, en hausse de quelque 35 pour cent par rapport à celui de 2010, et le plus élevé depuis les années 70.

Baisse des huiles et des matières grasses 

L'Indice FAO des prix des huiles et graisses s'élevait à 227 points en décembre, en recul de 3 pour cent par rapport à novembre et nettement inférieur au niveau de 264 points d'un an auparavant. Plus importante que prévu, l'offre globale d'huile végétale a entraîné une hausse des stocks (notamment de l'huile de palme et de l'huile de tournesol), qui, associée à une faible demande mondiale de fèves de soja, a fait fléchir les prix.

L'Indice FAO des prix de la viande s'établissait à environ 179 points, en légère baisse par rapport au moins de novembre qui s'explique principalement par la contraction du prix de la viande porcine de 2,2 pour cent et, dans une certaine mesure, de la viande ovine.  En revanche, les prix de la viande de volaille et bovine ont augmenté légèrementA l'échelle annuelle, les prix de la viande en 2011 ont dépassé de 16 pour cent ceux de 2010. 

Produits laitiers généralement en hausse

L'Indice FAO des prix des produits laitiers avoisinait les 202 points, quasiment au même niveau qu'en novembre. L'ensemble des produits laitiers a légèrement progressé, à l'exception du beurre, qui a baissé d'un pour cent. Sur l'année entière, les produits laitiers coûtaient en moyenne 10 pour cent de plus qu'en 2010, avec des hausses particulièrement élevées (+ 17 pour cent) pour le lait écrémé en poudre et la caséine. Des augmentations plus modestes ont été constatées pour les prix du beurre et du lait entier en poudre (+11 pour cent), et du fromage (+ 8 pour cent). 

L'Indice FAO des prix du sucre a fléchi pour le cinquième mois consécutif s'établissant à 327 points en décembre, soit moins 4 pour cent par rapport à  novembre et moins 18 pour cent par rapport à son pic de juillet 2011. La faiblesse de l'Indice ces derniers mois traduit essentiellement les prévisions d'un gros excédent mondial de production durant la prochaine campagne, grâce aux bonnes récoltes en Inde, dans l'Union européenne, en Thaïlande et en Fédération de Russie. 

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