PARIS (Reuters) - Les prix des produits agricoles de base devraient rester plus élevés sur 2011-2020 que lors de la précédente décennie mais moins qu'en 2010-2011, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'OCDE publié vendredi.
Pour expliquer cette tendance, les auteurs citent la demande soutenue pour les produits alimentaires et les biocarburants ainsi que les répercussions des hausses des prix de l'énergie.
Les prix alimentaires mondiaux ont atteint des records cette année, sous l'effet principalement des mauvaises conditions climatiques, rappelant la période 2007-2008 lors de laquelle des émeutes avaient éclaté en Egypte, à Haïti ou au Cameroun.
Le président français Nicolas Sarkozy, qui préside le G20, souhaite imposer de nouvelles règles pour réduire la spéculation, qu'il considère être à l'origine des hausses de prix qui ont atteint près de 40% sur les 12 derniers mois.
Les ministres de l'Agriculture du G20 se réunissent à Paris la semaine prochaine.
"Les prix des produits de base ne devraient pas se maintenir au niveau élevé atteint début 2011, mais les projections font état, en termes réels, d'une moyenne supérieure à celle de la décennie précédente", lit-on dans le rapport publié vendredi.
L'étude fait état d'une moyenne supérieure de 20% pour les céréales (maïs) et jusqu'à 30% pour la viande (volaille) sur la période 2011-2020.
D'après les auteurs, la production agricole mondiale va augmenter de 1.7% par an en moyenne contre 2.6% au cours de la décennie précédente.
Le ralentissement devrait toucher la plupart des cultures, notamment les oléagineux et les céréales secondaires. Dans le secteur de l'élevage, l'évolution devrait rester proche des tendances récentes.
"La production par habitant devrait quant à elle continuer de progresser de 0.7% par an", lit-on dans le rapport.
Les auteurs soulignent que "lorsque les prix restent élevés pendant longtemps, il peut être plus difficile de répondre aux objectifs mondiaux de sécurité alimentaire et les consommateurs pauvres sont dès lors plus exposés au risque de malnutrition".
Ils estiment nécessaire d'instaurer des mesures à court terme pour aider à gérer et à atténuer les risques associés à la volatilité, et d'investir d'avantage pour améliorer la productivité et la résistance du système agricole et alimentaire mondial.
"Les conséquences des prix élevés et volatils sur l'insécurité alimentaire sont devenues un enjeu central pour le G20 et de nouvelles propositions d'action seront à prendre en considération lors de la réunion des ministres de l'Agriculture du G20 en Juin 2011", ajoutent-ils.
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