Coup dur pour le régime. A Hambourg, Anne, résidente française angoissée par la bactérie mortelle E.Coli, a choisi une méthode radicale pour éviter le danger : elle se nourrit de pâtes. Ses voisins reviennent au 100% saucisses. Finies les crudités de saison, potentiellement incriminées et déjà déconseillées par les autorités sanitaires.
Alors que 23 personnes ont succombé à l'E.coli enterohémorragique (« ECEH »), au départ connue sous le nom de « concombre tueur », la liste des aliments à éviter s'allonge : concombres, tomates, salades crues, graines germées…Tous sont soupçonnés, tant que l'origine de la contamination n'a pas été clairement déterminée.
Une certitude, mais pas d'explication : selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 70% des personnes victimes des troubles rénaux fatals provoqués par la bactérie (le syndrome hémolytique et urémique SHU) sont des femmes.
Les femmes consommeraient plus de légumes crus
La raison évoquée – mais non démontrée scientifiquement – serait que les femmes, plutôt jeunes, font plus attention à leur ligne et à leur santé, et donc qu'elles consommeraient plus de légumes crus. Sauf qu'on ne sait pas encore si le mal vient des légumes…
Cette idée que cette sur-représentation des femmes serait simplement le résultat d'une alimentation féminine plus saine est défendue par Stephen Smith, microbiologiste au Trinity College, Dublin. L'autre possibilité, qui n'est pas sans précédent, serait que cette bactérie trouve un terrain plus accueillant dans l'organisme des femmes.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé à Stockholm, constate que l'incidence de la bactérie est nettement plus mortelle pour les femmes que pour les hommes, avec une différence selon les âges. (voir le graphique)
Le réseau européen de surveillance remarque que sur les années 2006 à 2010, « il n'y avait pas de différence notable » entre la survenue du syndrome hémolytique et urémique SHU chez les hommes et les femmes.
En attendant que l'on trouve la souche de la bactérie mortelle, les amateurs de hot dogs se réjouissent. Oubliant un peu trop vite que la viande aussi peut véhiculer l'E.coli, selon l'Institut national de veille sanitaire (INVS) :
« Les principaux aliments à risque sont les produits carnés consommés crus ou insuffisamment cuits, les produits laitiers au lait cru et les végétaux consommés crus. »
Sophie Verney-Caillat
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire