Sécheresse en Chine : le lac Poyang devenue en partie une prairie |
(De Pékin) Le lac Poyang, situé dans la province du Jiangxi (sud-est), était le plus grand lac d'eau douce de Chine, et la deuxième plus grande surface d'eau du pays après le lac Qinghai.
Mais aujourd'hui, sur 90% de la surface qu'il occupait encore il y a peu, l'eau a laissé place à de la boue séchée et craquelée ou à de l'herbe, à cause du manque de précipitation et des hautes températures.
Ci-dessous, deux photos prises au même endroit, à gauche ce mois-ci, et à droite, la plus ancienne, en juin 2010.
La sécheresse qui frappe actuellement la Chine est la pire depuis cinquante ans. Selon le ministère des Affaires civiles, elle a déjà affecté 34,83 millions de résidents dans les provinces du Jiangsu, de l'Anhui, du Jiangxi, du Hubei et du Hunan.
Or, pour beaucoup d'observateurs, les effets néfastes de la sécheresse sont été accentués par une mauvaise gestion des ressources par les autorités. C'est également l'avis de nombreux habitants de la région du lac Poyang, interrogés par le South China Morning Post.
Parmi les causes évoquées, le manque d'entretien (et de développement ! ) des systèmes d'irrigation, la pollution massive des eaux (en 2006, 70% de l'eau des rivières du pays étaient impropres à la consommation, selon des données scientifiques européennes), et les nombreux barrages, avec en premier lieu celui des Trois Gorges
Le barrage des Trois Gorges en accusation
Le barrage des Trois Gorges, construit dans le Hubei en 2006, serait en effet la cause de graves dérèglements de l'écosystème du fleuve Yangtze, le plus long fleuve d'Asie, et de ses alentours.
La polémique autour de cet ouvrage pharaonique existe depuis le début, mais les événements récents semblent accréditer la thèse de ceux qui y voyaient une potentielle catastrophe écologique.
A tel point que la semaine dernière, dans un mea culpa inhabituel, les autorités ont reconnu que le barrage avait sérieusement affecté l'irrigation et les ressources en eau des provinces situées sur les cours moyens et inférieurs du fleuve Yangtze.
Benjamin Gauducheau
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