mardi 10 août 2010

Après le blé, la viande va flamber


Le prix de la volaille puis du bœuf devraient augmenter à cause de la sécheresse russe.

L'interruption par la Russie de ses exportations de céréales en raison de la canicule a créé une situation "sérieuse" sur le marché du blé selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Au terme d'une semaine de hausse record, la tonne de blé se négocie à 210 euros sur les marchés agricoles. C'est 50% de plus qu'il y a deux mois. Conséquence : les prix de la viande devraient augmenter de 6 à 10% dans les six prochains mois.
La volaille puis le bœuf

Si le prix de la viande risque d'augmenter autant, c'est parce qu'il vient pour la moitié du prix de l'alimentation des animaux. Michel Portier, gérant de la société Agritel spécialiste des matières premières agricoles, rappelle qu’en plus de l’embargo russe, la France a été touchée par la sécheresse. "Avec des pâturages peu abondants, les éleveurs vont devoir acheter pas mal de nourriture auprès des fabricants d’aliments de bétail". La volaille, moins longue à élever, devrait être la première viande à voir ses prix progresser. La viande bovine devrait être touchée dans six mois.

Si les éleveurs sont inquiets, les céréaliers se réjouissent. Après deux années où ils ont vu leurs revenus diminuer, l'année 2010 s'annonce sous de meilleurs auspices. Les consommateurs, eux, ne devraient pas payer leur baguette beaucoup plus cher. Le coût du blé représente moins de 5% du prix final du pain.
Pas comparable à 2008

Troisième exportateur mondial de blé, la Russie a annoncé jeudi la suspension temporaire, à partir du 15 août, de ses exportations de céréales et de produits agricoles dérivés en raison des mauvaises récoltes provoquées par la sécheresse, ce qui a entraîné une hausse des cours du blé à des niveaux inédits depuis 2008. "Le marché mondial du blé reste nettement plus équilibré que lors de la crise en 2007/08, et les craintes d'une nouvelle crise alimentaire mondiale ne sont pas justifiées à ce stade", selon la FAO. La hausse des prix mondiaux alimentaires avait abouti à des émeutes de la faim dan 35 pays dont Haïti et la Mauritanie.

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