lundi 23 août 2010

Pourquoi le prix du blé flambe à nouveau

La canicule en Russie et les mauvaises conditions climatiques dans les principaux pays exportateurs ont fait grimper les prix et ont attiré les spéculateurs sur les marchés du blé


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Les prix du blé se sont envolés ces derniers jours sur les marchés américains (Cbot, basé à Chicago) et européen (Euronext, basé à Paris) des matières premières agricoles. À près de 200 € la tonne, le blé atteint son plus haut niveau depuis 2008, tout en restant encore loin des 300 € la tonne observé au plus fort de la crise des matières premières agricoles. L'année 2008 avait été marquée par des émeutes de la faim dans de nombreux pays en développement.

Comment évoluent les cours du blé ?

La hausse, qui s'est accélérée ces derniers jours, est continue depuis plus d'un mois. Les prix ont augmenté de plus de 50 % depuis fin juin. Cette progression mensuelle, portée par une activité spéculative considérable, est la plus forte depuis 1973.
La très forte volatilité du marché s'explique principalement par l'écart entre les bonnes perspectives de récoltes, qui ont porté le marché à la fin de l'année 2009, et la sécheresse qui s'est, depuis, abattue sur les pays exportateurs de la mer Noire dont, en premier lieu, la Russie.

Pourquoi la canicule russe a-t-elle une telle incidence ?

La canicule en Russie ne provoque pas que des incendies meurtriers dans le sud-ouest et dans l'extrême nord-est du pays. Elle est aussi à l'origine de l'envolée des cours mondiaux du blé. Touché par une vague de chaleur sans précédent, le troisième exportateur mondial de céréales a revu fortement à la baisse ses prévisions de récolte et d'exportations.

Environ dix millions d'hectares de culture ont été détruits, soit 20 % de la surface cultivable du pays. Le vice-ministre de l'agriculture Alexandre Beliaev a estimé la production de céréales du pays entre 70 et 75 millions de tonnes cette année, contre 97 millions de tonnes l'année dernière.

Pour certains experts, cette estimation serait encore largement surévaluée. « Alors qu'il avait atteint 20 millions de tonnes l'année dernière, le niveau des exportations de céréales russes devrait, au mieux, atteindre entre 5 et 10 millions de tonnes cette saison. Et si la canicule dure, le pays pourrait également privilégier sa consommation intérieure et ne rien exporter du tout », analyse Michel Portier, directeur général du cabinet de conseil Agritel. Le premier ministre russe Vladimir Poutine a d'ailleurs annoncé jeudi 5 août un embargo temporaire sur les exportations de blé.

Qu'en est-il des autres pays producteurs ?

Les perturbations en Russie ont d'autant plus d'importance que d'autres grands pays exportateurs de blé sont eux aussi touchés par des catastrophes climatiques. La canicule perturbe ainsi la production d'autres pays proches de la mer Noire, telle l'Ukraine. La Roumanie et le Kazakhstan ont, eux, souffert de précipitations trop importantes.

Les récoltes sont également attendues en repli en Europe de l'Ouest, dans des pays comme la France et l'Allemagne. Le Canada, quatrième plus gros exportateur, a lui été touché par de fortes inondations au printemps

Ces phénomènes météos exceptionnels, à l'origine de la nervosité des marchés, sont en augmentation ces dernières années. D'après Michel Portier, « les aléas climatiques, à l'origine d'à-coups de la production, sont dix fois plus importants qu'il y a un siècle ».

Seules les récoltes aux États-Unis, premier exportateur mondial, semblent tenir leurs promesses. Dans ce contexte, les conditions climatiques en Australie, où la récolte aura lieu en décembre, sont observées attentivement par tous les acteurs du marché.

Quel rôle la spéculation joue-t-elle ?

La spéculation amplifie fortement la hausse des prix. « Suite à la baisse de la rentabilité des autres placements, les spéculateurs à court terme sont de plus en plus présents sur les marchés des matières premières, notamment les matières premières agricoles, ce qui participe à la plus grande volatilité du marché du blé », explique Benjamin Louvet, associé fondateur de la société de gestion de fonds Prim'Finance.

Les acteurs traditionnels ont aussi joué un rôle. Voyant que les prix sont en train de monter, les producteurs ayant vendu leur blé (avant même de l'avoir récolté) il y a trois mois à 130 € la tonne se sont, par exemple, empressés de racheter leurs positions dans le but de profiter de l'envolée des prix. Au niveau européen, le démantèlement de la politique agricole commune (PAC) participe à l'amplification de la spéculation. « Le démantèlement de la PAC signifie la fin des stocks d'intervention, qui assuraient une certaine stabilité », explique Michel Portier.

Pourquoi le marché du blé intéresse-t-il les investisseurs ?

L'intérêt des fonds de pension et d'autres investisseurs à long terme souligne l'importance stratégique des matières premières alimentaires. En effet, la population mondiale augmente et les habitudes de consommation des habitants des pays émergents changent.

Dans les dix ans à venir, le marché asiatique va continuer à prendre du poids, poussé par la Chine où on l'importe toujours davantage de céréales pour les besoins de l'élevage, en plein boom. « Il faut 8 kg de blé pour produire un kilo de viande », rappelle Michel Portier.

« La rapidité et l'importance des mouvements financiers sur les marchés des matières premières agricoles permettent d'attirer l'attention sur les besoins de production pour l'avenir », explique Benjamin Louvet.

Y a-t-il un risque de crise alimentaire ?

La situation des marchés est moins tendue qu'en 2008. Après deux années très productives, les stocks, notamment américains, sont au plus haut. Et malgré la hausse rapide de ces dernières semaines, les prix restent inférieurs aux niveaux les plus élevés de 2008.

Le maïs et le blé étant assez interchangeables pour l'alimentation animale, les marchés concernant les deux céréales sont liés. En revanche, le prix du riz, plus indépendant, continue à baisser grâce à de bonnes perspectives de récolte en Inde.

« Il n'y aura pas d'émeutes de la faim », pronostique Michel Portier. Les pays du Maghreb, et notamment l'Égypte et l'Algérie, premier et troisième importateurs mondiaux de blé, ont mis en place des systèmes d'amortissement pour éviter des hausses brusques des prix à la consommation.

« Si la tendance à la hausse perdure, cela ne devrait pas empêcher une hausse généralisée du prix des aliments, particulièrement du pain. Les conséquences pourraient notamment être désastreuses à Haïti, plus vulnérable encore qu'en 2008 », s'inquiète Olivier Braunsteffer, directeur des programmes de Care France.

Julien DURIEZ



L'embargo sur le blé russe fait grimper les prix

La FAO s'inquiète de la flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux. La sécurité alimentaire des pays pauvres pourrait être menacée.


Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a annoncé jeudi 6 août que le gouvernement pourrait revoir sa décision concernant l'embargo sur les exportations de blé. L'annonce de cette mesure a fait flamber les cours du blé sur les marchés mondiaux, la Russie en étant le troisième exportateur mondial.

Le "cheptel russe" d'abord
C'est pour éviter une pénurie et une inflation des prix intérieurs que le Premier ministre russe a interdit l'exportation du blé et de ses produits dérivés jusqu'à la fin de l'année. A cause de la sécheresse et des incendies qui ravagent la Russie, 20% des récoltes ont été détruites, soit près de 20 millions de tonnes de blé. "En raison des températures anormalement hautes et de la sécheresse, j'estime justifié d'instaurer un embargo temporaire sur les exportations de Russie de blé et de produits agroalimentaires dérivés", avait déclaré Vladimir Poutine.
Les céréales du fond d'intervention russe seront attribuées sans enchères aux régions dans le besoin. Une aide de 35 milliards de roubles (900 millions d'euros) a été débloquée pour venir en aide aux agriculteurs les plus touchés. Dix seront accordés sans contrepartie tandis que les vingt-cinq autres feront l'objet de crédits à des taux avantageux.

Une situation "sérieuse"
Abdolreza Abbassian, économiste et membre de la FAO a immédiatement fait part de ses inquiétudes. La décision russe "représente un élément d'instabilité sur le marché" des céréales et "une situation qui n'était pas grave est devenue maintenant sérieuse", a-t-il déclaré.

L'embargo a provoqué une flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux. Hier, le prix de la tonne de blé a grimpé jusqu'à 230 euros, son niveau le plus élevé depuis deux ans et demi après avoir déjà connu une augmentation de 40% en juillet. Une hausse suffisante pour "interrompre le commerce" international des céréales provisoirement, d'après la FAO. Une nouvelle augmentation ou un maintient des prix élevés sur une longue durée pourrait causer de nouveaux problèmes de santé. En 2007-2008, la hausse des prix des produits alimentaires avait provoqué des émeutes de la faim en Egypte, au Maroc, en Indonésie, aux Philippines et à Haïti.

Des stocks suffisants
La FAO a revu à la baisse les prévisions de production mondiale de blé pour 2010. Elles sont passées à 651 millions de tonnes contre les 676 millions annoncés au mois de juin. Elle s'est tout de même voulue rassurante en rappelant que les réserves restent élevées. "Après deux années consécutives de récoltes record, les stocks mondiaux ont été suffisamment reconstitués pour couvrir le déficit prévu de la production actuelle" a souligné la FAO dans un communiqué.

jeudi 19 août 2010

Haïti: les pertes économiques du séisme représentent 120% du PIB

L'activité économique reprend au ralenti en Haïti. Ici, dans la ville de Ouanaminthe, à la frontière de la République dominicaine. Reuters / E. Munoz
En quelques minutes, le 12 janvier dernier, le séisme qui a ébranlé Haïti a fait 225 000 morts, 300 000 blessés et causé des dégâts supérieurs au total de la production de richesse dans le pays pendant un an. Les séquelles continueront de se faire sentir pendant des années.

Alors qu'il progressait au rythme appréciable de 3% par an depuis 2004, le PIB d'Haïti s'est effondré avec le tremblement de terre. Les dégâts sont évalués par le Fonds monétaire international à 120% du PIB annuel.

Depuis l'activité économique reprend au ralenti : la récession par rapport à 2009 est de 8,5%. L'inflation qui avait baissé avant le séisme est repartie à la hausse. Les exportations sont en recul alors que les importations progressent sensiblement.

Face à cette situation, les finances publiques plongent et la dette publique dépasse désormais 20% du PIB. Point positif, selon le FMI, l'agriculture, la construction et l'industrie textile redémarrent et les fonds envoyés par les Haïtiens émigrés ont progressé depuis la catastrophe, ce qui soutient la consommation, notamment des 1 300 000 sans abris.

L'aide internationale promise à Haïti atteint 7 milliards et demi d'euros, dont la moitié dans les 18 mois. Mais pour ne pas accabler Haïti sous la dette, le FMI estime que les besoins financiers du pays devraient être couverts par des dons ou des prêts très avantageux.

dimanche 15 août 2010

Comment enrayer la crise alimentaire au Niger ?


Sept millions de Nigériens concernés. Le Niger est en proie à une grave crise alimentaire. La junte au pouvoir a facilité la mobilisation des ONG et des bailleurs en lançant, dès le 11 mars, un appel à l’aide internationale. Ces efforts semblent pourtant insuffisants. Le point sur la situation.

Trois mois après l’appel à l’aide internationale lancé par le gouvernement, la crise alimentaire « est en train de devenir pire au Niger ». Le constat a été fait il y a une semaine par la commissaire européenne à l’aide humanitaire, Kristalina Georgieva. Arrivée au pourvoir en février dernier, à la suite d’un coup d’Etat contre le président Mamadou Tandja, la junte avait déclaré, le 11 mars, un état d’insécurité alimentaire critique et lancé un appel à une assistance internationale. L’initiative avait facilité la mobilisation des agences et des bailleurs, mais les efforts semblent insuffisants alors que s’ouvre au Niger la délicate période de soudure (qui débute en juin avec la campagne agricole pour se clore en septembre avec les récoltes). En raison d’une campagne agricole 2009 marquée par la sécheresse, le Niger est en proie à une grave crise alimentaire.

Un aide mieux organisée

La plupart des ONG au Niger estiment toutefois que les aides humanitaires sont mieux préparées et organisées par rapport à 2005 où, sans l’aide financière demandée par l’Onu, la famine avait touché 2,4 millions de Nigériens et causé la mort de plus de 100 000 personnes. « En raison d’importants tonnages de céréales injectés dans les circuits de la vente à prix modérés et de distribution gratuite de vivres, la situation des populations rurales et urbaines vulnérables s’est beaucoup améliorée », indique Ibrahim Maman Tantan, un représentant de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) au Niger, joint par Afrik.com. Dans le cadre de son programme d’appui en semences d’urgence, l’agence onusienne apporte une contribution de 3009 tonnes de semences améliorées de mil, niébé et Sorgho. « Soit 84% de la requête initiale du gouvernement », selon M. Tantan. Pour ce qui concerne l’aide en aliments pour bétail, destinée en priorité aux zones les plus affectés en déficit fourrager, plus de 6000 tonnes sont placées dans toutes les régions du pays. « Avec les nouveaux financements récemment acquis, la FAO devrait couvrir à hauteur 143% les besoins exprimés », ajoute M. Tantan.

Les femmes et les enfants d’abord


Le Programme alimentaire mondial (PAM) ne semble pas, non plus, avoir été pris de court par la crise. « Nous avons vu venir les choses », indique la chargée de l’information auprès de l’organisation au Niger Aline Samu, contactée par Afrik.com. « Nous avons très tôt commencé à chercher les financements. Nous avons d’ailleurs lancé, dès janvier, nos activités de nutrition. La crise alimentaire de 2005 nous a servi », explique-t-elle. A travers un programme d’appui à la nutrition, le PAM porte une attention particulière aux mères et aux enfants vulnérables auxquels sont distribués des denrées spécifiques, de l’huile de palme ainsi qu’un mélange de farine de blé et de Soja notamment. Ces produits n’étant pas disponibles en grandes quantités dans la région, ils sont souvent importés d’autres continents. « L’inconvénient avec l’achat international, c’est que cela prend du temps, note Aline Samu. Entre le moment où nous recevons la confirmation de la contribution et celui où les denrées arrivent, cela prend de 3 à 5 mois ». Le PAM mène également des activités dites de secours auprès de la population, qui consiste en la distribution de denrées alimentaires souvent acquises localement, car disponibles dans les pays limitrophes. Un peu plus d’un million de personnes en ont à ce jour bénéficié. Mais à cause du manque de moyens, les objectifs n’ont pas pu être atteints. « Nous n’avons pour l’instant effectué que deux tours de distribution. Au premier tour, nous n’avons pu distribuer que des céréales alors que nous avions prévu des paniers complets. Au deuxième tour, nous avons pu fournir, en plus, des haricots », raconte Aline Samu.

La faim se lit sur les visages

Le PAM a réclamé 82 millions de dollars pour ses opérations au Niger jusqu’à décembre 2010. Aujourd’hui, 51% des contributions demandées ont été satisfaites. La FAO a de son côté reçu 53% du montant de l’aide demandée. Rien qu’« à Maradi (sud du Niger), 3 millions de personnes éprouvent de sérieux besoins alimentaires. (...) La faim se lit sur les visages de populations », avait déclaré Kristalina Georgieva lors de sa visite à Niamey la semaine dernière. Selon l’Onu, plus de 7 millions de Nigériens, soit plus de la moitié de la population, sont en état d’insécurité alimentaire, sur les quelques 10 millions de personnes touchées au Sahel.

La crise alimentaire en chiffres


Selon une enquête réalisée par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) en avril 2010, l’insécurité alimentaire affecte 47,7% de la population, soit 7,1 millions de personnes. L’étude révèle que l’insécurité alimentaire sévère touche 22,2% de la population, soit 3,3 millions de personnes tandis que l’insécurité alimentaire modérée affecte 25,5% de la population, soit 3,8 millions de personnes. Les ménages les plus durement touchés sont ceux tenus par des femmes. Le taux de prévalence de l’insécurité alimentaire y est de 10% supérieur par rapport aux ménages dirigés par les hommes.

C’est la région de Maradi, capitale économique du pays, qui est la plus touchée par cette crise. Plus de 29% de ses habitants sont en proie à une insécurité alimentaire sévère.

Selon les résultats d’une enquête menée conjointement avec l’Unicef et le gouvernement nigérien, en juin 2009, le taux de malnutrition aiguë au niveau national se situerait à 12,3%. Moins de la moitié de la population (41%) a accès aux services de santé de base et un enfant sur 5 meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans. Jusqu’à avril 2010, la malnutrition des enfants de moins de cinq ans a été signalée dans près de 9 villages sur 10 (87,6%).

Dans l’ensemble, près de la moitié des villages, soit 47,4%, ont été confrontés à une baisse de revenu agricole au cours des douze derniers mois, selon le PAM. La production céréalière de la campagne 2009/2010 a été estimée à 3 421 122 tonnes contre 4 905 200 tonnes en 2008, une baisse de 31%. Quant à la production fourragère, elle a enregistré un déficit record de 16 137 329 tonnes de matières sèches, soit 67% des besoins du cheptel national. Sur le marché de Maradi, l’un des plus importants du pays, le prix du mil a enregistré une hausse de 18% en mars 2010 par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Djamel Belayachi

mardi 10 août 2010

Après le blé, la viande va flamber


Le prix de la volaille puis du bœuf devraient augmenter à cause de la sécheresse russe.

L'interruption par la Russie de ses exportations de céréales en raison de la canicule a créé une situation "sérieuse" sur le marché du blé selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Au terme d'une semaine de hausse record, la tonne de blé se négocie à 210 euros sur les marchés agricoles. C'est 50% de plus qu'il y a deux mois. Conséquence : les prix de la viande devraient augmenter de 6 à 10% dans les six prochains mois.
La volaille puis le bœuf

Si le prix de la viande risque d'augmenter autant, c'est parce qu'il vient pour la moitié du prix de l'alimentation des animaux. Michel Portier, gérant de la société Agritel spécialiste des matières premières agricoles, rappelle qu’en plus de l’embargo russe, la France a été touchée par la sécheresse. "Avec des pâturages peu abondants, les éleveurs vont devoir acheter pas mal de nourriture auprès des fabricants d’aliments de bétail". La volaille, moins longue à élever, devrait être la première viande à voir ses prix progresser. La viande bovine devrait être touchée dans six mois.

Si les éleveurs sont inquiets, les céréaliers se réjouissent. Après deux années où ils ont vu leurs revenus diminuer, l'année 2010 s'annonce sous de meilleurs auspices. Les consommateurs, eux, ne devraient pas payer leur baguette beaucoup plus cher. Le coût du blé représente moins de 5% du prix final du pain.
Pas comparable à 2008

Troisième exportateur mondial de blé, la Russie a annoncé jeudi la suspension temporaire, à partir du 15 août, de ses exportations de céréales et de produits agricoles dérivés en raison des mauvaises récoltes provoquées par la sécheresse, ce qui a entraîné une hausse des cours du blé à des niveaux inédits depuis 2008. "Le marché mondial du blé reste nettement plus équilibré que lors de la crise en 2007/08, et les craintes d'une nouvelle crise alimentaire mondiale ne sont pas justifiées à ce stade", selon la FAO. La hausse des prix mondiaux alimentaires avait abouti à des émeutes de la faim dan 35 pays dont Haïti et la Mauritanie.