jeudi 24 juin 2010

Les nouvelles du « bateau pour Haïti »

30°N 20°35'W, route au 230 à 5 nds : option Sud pour Christophe Lebas, en double sur le Breizh Da Viken
Mercredi 23 juin 2010
Reparti de Porto Santo (Archipel de Madeire) ce dimanche, le « bateau pour Haïti » fait route vers la Guadeloupe.

Malheureusement réduit à deux, suite à la blessure au genou durant cette escale d'Eric Le Goudivèze dit Rico rapatrié depuis en France, l'équipage du Breizh Da Viken (Christophe Lebas & Daniel Cardurner) a repris la mer. Chargé de matériel de pêche, scolaire et médical (béquilles, fauteuils roulants et médicaments), l'ancien fileyeur destiné aux pêcheurs d'Anse d'Hainault, à la pointe sud-ouest d'Haïti, est sans relâche optimisé d'un gréement lui permettant d'exploiter au mieux les vents portants.

« Le bateau sera remis comme les précédents à la Fondation Verte, une ONG haïtienne qui travaille pour les communautés de pêcheurs. Le Breizh da Viken permettra de tirer les pirogues sur les zones de pêche jusqu'aux dispositifs de concentration de poissons (radeaux sous lesquels le poisson s'agglutine), puis de stocker la pêche en cale réfrigérée afin de la livrer dans les villes, notamment Port-au-Prince. »
Source : Un nouveau bateau solidaire pour Haïti par Solidarité-Pêche.

Christophe Lebas, co-skipper du figaro 33 MemoireStBarth.com qui bouclait fièrement la 10ème Transat Concarneau - St Barth le mois dernier, s'attaque ainsi de nouveau à l'Atlantique sur ce bateau de pêche qui lui parle.

mercredi 23 juin 2010

Ne pas laisser le champ libre à l'insécurité alimentaire

Le taux de personnes vivant dans l'insécurité alimentaire pourrait augmenter d'un cran pendant la saison pluvieuse dans les régions frappées par le séisme. Certaines mesures sont annoncées dans le Plan d'action de relèvement et de développement national d'Haïti en vue d'éviter le pire.

Haïti: Le gouvernement et ses partenaires annoncent, à travers le Plan d'action de relèvement et de développement national d'Haïti, un ensemble de mesures visant à éviter l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans les zones frappées par le séisme du 12 janvier 2010. « Quelques 495,000 enfants de moins de 5 ans et 200,000 femmes enceintes ou allaitantes bénéficieront d'un apport nutritionnel supplémentaire », lit-on dans le document. De plus, insistent les auteurs du document, un système d'alerte précoce et la création d'un réseau de stockage décentralisé de vivres constitueront un dispositif efficace en cas de désastre.

Ces mesures, d'après les experts ayant concocté le plan de reconstruction d'Haïti, visent à réduire le risque d'augmentation des taux de malnutrition pendant la saison des pluies. « La détection et le traitement de la malnutrition devront être améliorés afin d'assurer une couverture à travers tout le territoire », disent les experts qui plaident en faveur de la mise place d'un filet de sécurité en faveur des ménages en situation d'insécurité en alimentaire dans les zones affectées par le séisme.

D'autres mesures dont le renforcement de la prise en charge de la malnutrition aiguë parmi les enfants de 6 à 59 mois sont aussi préconisées par les experts. Ceci, affirment-ils, implique la mise en place d'un système national de 10,000 agents polyvalents et 45,000 assistants au niveau communautaire (dont un tiers sera recruté dans les prochains 18 mois), pour mettre en oeuvre un programme de prévention de la malnutrition, qui sera également bénéfique à la création d'emplois à travers tout le pays.

Données budgétaires pour 18 mois :
Distribution ciblée d'aliments supplémentaires : 40 M$
Renforcement des capacités, agents communautaires : 30 M$ dont 15 M$ en appui budgétaire
Stockage décentralisé et renforcement institutionnel : 20 M$ en appui budgétaire
Filet de sécurité alimentaire : 50 M$

Total 140 M$ dont 35 M$ en appui budgétaire

Eau et assainissement

Le relèvement et la reconstruction du secteur de l'eau potable est aussi abordé dans le PDNA. « La stratégie de relèvement et de reconstruction pour l'accès à l'eau potable et l'assainissement s'articule autour de la stratégie sectorielle existante », expliquent les experts. Il est important, font-ils remarquer, d'améliorer dans le court terme (12 à 18 mois) la gestion des déchets solides de manière à accroître la qualité de vie en assurant la collecte et la mise en site de plus de 200 000 m3/mois de déchets solides dans la capitale et des dix agglomérations urbaines les plus importantes. Ils proposent, par ailleurs, l'aménagement de quelque huit sites de décharge pour la desserte effective de la zone métropolitaine et les 10 agglomérations urbaines regroupant une population de 5 millions d'habitants.

« Cessation progressive de la fourniture précaire des services de base temporaire sur une période de 3 ans ; construction d'un système d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement dans le pays en favorisant les technologies à faible coût et socialement adaptées », sont entre autres, les mesures préconisées pour le PDNA dans le cadre des efforts de relèvement du secteur de l'eau potable.

Les principaux objectifs à atteindre dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement au cours des prochains 18 mois sont : d'une part, une couverture en eau potable de 60 % en zone métropolitaine et de 73 % dans les autres agglomérations urbaines et en milieu rural, d'autre part, une couverture en assainissement de 58 % en zone métropolitaine et de 50 % dans les autres agglomérations urbaines et en milieu rural.

La mise en place de la politique nationale dans le secteur Eau potable et Assainissement sera soutenue, selon le plan de reconstruction du pays, par le renforcement du développement technique de la gestion et de l'autonomie financière des opérateurs du pays et par une campagne nationale pour l'amélioration des pratiques d'hygiène et de promotion de l'assainissement de l'ensemble de la population - avec pour cible dans les dix-huit premiers mois les 5 millions de la zone métropolitaine et des 10 grandes agglomérations urbaines.

Données budgétaires pour 18 mois :

Sites de décharge : 50 M$ dont 10 M$ en soutien budgétaire
Eau potable : 80 M$ dont 40 M$ en soutien budgétaire
Renforcement des institutions : 30 M$ dont 10 M$ en soutien budgétaire

Total 160 M$ dont 60 M$ en soutien budgétaire


Jean Pharès Jérôme