mercredi 29 décembre 2010

Le Figaro - Consommation : Le prix de l'eau augmente plus vite que l'inflation

"Le prix moyen de l'eau a augmenté de 3,3% par an entre 2004 et 2008, d'après une étude du commissariat général au développement durable. Une situation inédite alors que la consommation des Français diminue.

La conclusion de l'étude menée entre 2004 et 2008 par l'Observatoire des services publics d'eau et d'assainissement est claire: l'eau devient de plus en plus chère en France. Cet organe, qui dépend du ministère de l'Ecologie, révèle dans son enquête que le prix moyen de l'eau a augmenté de 3,3% par an sur ces quatre ans, soit une progression plus rapide que celle de l'indice des prix à la consommation (+1,9% par an).

Dans le même temps, la consommation d'eau potable des ménages a reculé de plus de 2% par an entre 2004 et 2008, alors qu'elle avait augmenté de 1% par an entre 2001 et 2004. Un Français consommait en moyenne 151 litres par jour en 2008 contre 165 litres en 2004. «Malgré la baisse de la consommation d'eau, la facture d'eau domestique ne diminue pas», au contraire, soulignent les auteurs de l'étude. La facture annuelle d'eau domestique passe en effet de 175 euros par habitant en 2004, à 183 euros en 2008, soit une progression de 1% par an. «L'effet de la baisse de la consommation sur la facture d'eau est limité par une augmentation du prix au mètre cube pouvant s'expliquer par une amélioration de la qualité du service rendu et la nécessité d'amortir les équipements», concluent les auteurs.

Disparités entre régies collectives et privé

Ce prix varie fortement selon les départements. Le coût du mètre cube d'eau est ainsi supérieur à 4 euros en Bretagne, Seine-et-Marne, Manche, Vendée, Guadeloupe et Martinique. En revanche, la Réunion, la Guyane, les Alpes-de-Haute-Provence, l'Ain, le Cantal et le Jura présentent un prix inférieur en moyenne à 2,50 euros par mètre cube.

Ces disparités s'expliquent par l'origine et la disponibilité de la ressource. Mais surtout par les méthodes d'assainissement choisie par la commune. Les tarifs pratiqués dans une gestion en régie publique sont traditionnellement inférieurs à ceux pratiqués en délégation privé. L'écart était de 57 centimes en 2008 ce qui portait le tarif moyen du mètre cube d'eau (m3) pour une consommation annuelle de 120 m3 à 3,39 euros en métropole et départements d'outre-mer en 2008 dans les communes pourvues d'un assainissement collectif.

L'assainissement est aujourd'hui l'élément incontournable de la facture. D'après les auteurs, «en incluant les redevances au sein de chacune des composantes, la part de l'assainissement (53 % en 2008) dans le prix de l'eau dépasse à présent celle de l'eau potable».

Effet de rattrapage entre régie publique et secteur privé

L'étude note également une tendance de fond: l'écart de prix entre régie publique et privé se resserre. Il était en effet de 67 centimes en 2004 contre 57 centimes quatre an plus tard. Autrement dit, les prix augmentent plus rapidement dans le public que dans le privé. D'après Jean-Louis Chaussade, PDG de Suez Environnement, qui s'exprime dans les colonnes des Echos ce mercredi, «les délégations avaient probablement intégré plus vite la mise aux normes européennes des stations d'épuration, par exemple, qui renchérit les coûts. D'où un effet de rattrapage des régies».

Cet aspect est d'autant plus important que de plus en plus de communes ayant un service d'eau potable, ont recours aux régies. Le taux de celles qui gèrent ce service dans le public était de 48% en 2008 contre 45% en 2004.

Hayat Gazzane

– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"

mardi 14 septembre 2010

Baisse du nombre d'affamés (FAO)

Pour la première fois depuis 15 ans, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a baissé en 2010, à 925 millions, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui juge néanmoins ce chiffre "inadmissible".

Alors que la barre symbolique du milliard de personnes avait été dépassée en 2009, avec 1.023 million d'affamés, ce chiffre a reculé de 9,6% cette année, selon la FAO. "Cette baisse s'expliquerait en grande partie par une conjoncture économique plus favorable en 2010" et "par la baisse des prix alimentaires depuis 2008, aussi bien sur les marchés internationaux que nationaux", explique la FAO dans un communiqué.

925 millions de personnes souffrant de la faim, cela reste "supérieur au niveau d'avant les crises alimentaire et économique de 2008", qui était de 850 millions, rappelle l'organisation. 98% des sous-alimentés proviennent des pays en développement, où ils représentent 16% de la population, contre 18% en 2009. "Le fait que près d'un milliard de personnes continuent d'être victimes de la faim, même après la conclusion des récentes crises alimentaire et financière traduit un problème structurel plus profond. Les gouvernements devraient promouvoir des investissements accrus dans l'agriculture et élargir les filets de sécurité et les programmes d'aide sociale", conclut la FAO.

La baisse du nombre d'affamés s'est ressentie dans toutes les régions du monde. L'Asie-Pacifique est la plus massivement touchée, avec 578 millions de personnes affamées, mais c'est aussi celle où la faim a le plus reculé, avec une baisse de 12% par rapport à 2009. "La proportion d'affamés reste la plus forte en Afrique sub-saharienne, avec 30% de la population qui souffre de la faim", précise la FAO.

Les deux tiers des 925 millions de personnes sous-alimentées se retrouvent dans seulement sept pays : le Bangladesh, la Chine, la République démocratique du Congo, l'Ethiopie, l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan. Pour l'organisation humanitaire Oxfam, la baisse du nombre d'affamés n'est due qu'à "la chance". "Cela fait dix ans que les leaders mondiaux se sont engagés à réduire de moitié la faim dans le monde d'ici à 2015, mais nous sommes encore bien loin du but. Nous savons pourtant que c'est possible. La volonté politique est le seul élément manquant".

mercredi 1 septembre 2010

Mozambique: la police tire sur des manifestants protestant contre la hausse des prix

MAPUTO, Mozambique (AP) — La police a ouvert le feu mercredi sur une foule qui protestait contre l'augmentation des prix au Mozambique, et une chaîne de télévision locale a annoncé que six personnes avaient été tuées.

Des manifestants ont aussi brûlé des pneus et pillé des magasins à Maputo, la capitale. La police a répliqué en tirant des coups de feu en l'air, mais aussi sur la foule.

S-TV, une chaîne de télévision privée, a affirmé qu'un enfant avait été tué. Elle a précisé que trois adultes avaient été déclarés morts dans des hôpitaux et que deux autres étaient morts dans la rue. On ignorait dans l'immédiat si les six personnes décédées avaient été tuées par des balles de policiers ou étaient mortes pour d'autres raisons.

La police a appelé au calme sur la radio et la télévision publique, affirmant avoir procédé à des arrestations. Elle avait déclaré illégales ces manifestations, soulignant qu'aucun groupe n'avait demandé l'autorisation de manifester.

Plusieurs milliers de manifestants, essentiellement des hommes jeunes, ont défilé dans les rues de Bagamoyo, un quartier pauvre situé dans le nord de Maputo. En approchant du centre-ville, ils ont pillé des magasins et des entrepôts. On faisait aussi état de manifestations sur d'autres sites autour de Maputo.

Le prix du pain a augmenté de 25% en un an au Mozambique. Les prix de l'essence et de l'eau ont aussi enregistré une hausse. AP

lundi 23 août 2010

Pourquoi le prix du blé flambe à nouveau

La canicule en Russie et les mauvaises conditions climatiques dans les principaux pays exportateurs ont fait grimper les prix et ont attiré les spéculateurs sur les marchés du blé


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Les prix du blé se sont envolés ces derniers jours sur les marchés américains (Cbot, basé à Chicago) et européen (Euronext, basé à Paris) des matières premières agricoles. À près de 200 € la tonne, le blé atteint son plus haut niveau depuis 2008, tout en restant encore loin des 300 € la tonne observé au plus fort de la crise des matières premières agricoles. L'année 2008 avait été marquée par des émeutes de la faim dans de nombreux pays en développement.

Comment évoluent les cours du blé ?

La hausse, qui s'est accélérée ces derniers jours, est continue depuis plus d'un mois. Les prix ont augmenté de plus de 50 % depuis fin juin. Cette progression mensuelle, portée par une activité spéculative considérable, est la plus forte depuis 1973.
La très forte volatilité du marché s'explique principalement par l'écart entre les bonnes perspectives de récoltes, qui ont porté le marché à la fin de l'année 2009, et la sécheresse qui s'est, depuis, abattue sur les pays exportateurs de la mer Noire dont, en premier lieu, la Russie.

Pourquoi la canicule russe a-t-elle une telle incidence ?

La canicule en Russie ne provoque pas que des incendies meurtriers dans le sud-ouest et dans l'extrême nord-est du pays. Elle est aussi à l'origine de l'envolée des cours mondiaux du blé. Touché par une vague de chaleur sans précédent, le troisième exportateur mondial de céréales a revu fortement à la baisse ses prévisions de récolte et d'exportations.

Environ dix millions d'hectares de culture ont été détruits, soit 20 % de la surface cultivable du pays. Le vice-ministre de l'agriculture Alexandre Beliaev a estimé la production de céréales du pays entre 70 et 75 millions de tonnes cette année, contre 97 millions de tonnes l'année dernière.

Pour certains experts, cette estimation serait encore largement surévaluée. « Alors qu'il avait atteint 20 millions de tonnes l'année dernière, le niveau des exportations de céréales russes devrait, au mieux, atteindre entre 5 et 10 millions de tonnes cette saison. Et si la canicule dure, le pays pourrait également privilégier sa consommation intérieure et ne rien exporter du tout », analyse Michel Portier, directeur général du cabinet de conseil Agritel. Le premier ministre russe Vladimir Poutine a d'ailleurs annoncé jeudi 5 août un embargo temporaire sur les exportations de blé.

Qu'en est-il des autres pays producteurs ?

Les perturbations en Russie ont d'autant plus d'importance que d'autres grands pays exportateurs de blé sont eux aussi touchés par des catastrophes climatiques. La canicule perturbe ainsi la production d'autres pays proches de la mer Noire, telle l'Ukraine. La Roumanie et le Kazakhstan ont, eux, souffert de précipitations trop importantes.

Les récoltes sont également attendues en repli en Europe de l'Ouest, dans des pays comme la France et l'Allemagne. Le Canada, quatrième plus gros exportateur, a lui été touché par de fortes inondations au printemps

Ces phénomènes météos exceptionnels, à l'origine de la nervosité des marchés, sont en augmentation ces dernières années. D'après Michel Portier, « les aléas climatiques, à l'origine d'à-coups de la production, sont dix fois plus importants qu'il y a un siècle ».

Seules les récoltes aux États-Unis, premier exportateur mondial, semblent tenir leurs promesses. Dans ce contexte, les conditions climatiques en Australie, où la récolte aura lieu en décembre, sont observées attentivement par tous les acteurs du marché.

Quel rôle la spéculation joue-t-elle ?

La spéculation amplifie fortement la hausse des prix. « Suite à la baisse de la rentabilité des autres placements, les spéculateurs à court terme sont de plus en plus présents sur les marchés des matières premières, notamment les matières premières agricoles, ce qui participe à la plus grande volatilité du marché du blé », explique Benjamin Louvet, associé fondateur de la société de gestion de fonds Prim'Finance.

Les acteurs traditionnels ont aussi joué un rôle. Voyant que les prix sont en train de monter, les producteurs ayant vendu leur blé (avant même de l'avoir récolté) il y a trois mois à 130 € la tonne se sont, par exemple, empressés de racheter leurs positions dans le but de profiter de l'envolée des prix. Au niveau européen, le démantèlement de la politique agricole commune (PAC) participe à l'amplification de la spéculation. « Le démantèlement de la PAC signifie la fin des stocks d'intervention, qui assuraient une certaine stabilité », explique Michel Portier.

Pourquoi le marché du blé intéresse-t-il les investisseurs ?

L'intérêt des fonds de pension et d'autres investisseurs à long terme souligne l'importance stratégique des matières premières alimentaires. En effet, la population mondiale augmente et les habitudes de consommation des habitants des pays émergents changent.

Dans les dix ans à venir, le marché asiatique va continuer à prendre du poids, poussé par la Chine où on l'importe toujours davantage de céréales pour les besoins de l'élevage, en plein boom. « Il faut 8 kg de blé pour produire un kilo de viande », rappelle Michel Portier.

« La rapidité et l'importance des mouvements financiers sur les marchés des matières premières agricoles permettent d'attirer l'attention sur les besoins de production pour l'avenir », explique Benjamin Louvet.

Y a-t-il un risque de crise alimentaire ?

La situation des marchés est moins tendue qu'en 2008. Après deux années très productives, les stocks, notamment américains, sont au plus haut. Et malgré la hausse rapide de ces dernières semaines, les prix restent inférieurs aux niveaux les plus élevés de 2008.

Le maïs et le blé étant assez interchangeables pour l'alimentation animale, les marchés concernant les deux céréales sont liés. En revanche, le prix du riz, plus indépendant, continue à baisser grâce à de bonnes perspectives de récolte en Inde.

« Il n'y aura pas d'émeutes de la faim », pronostique Michel Portier. Les pays du Maghreb, et notamment l'Égypte et l'Algérie, premier et troisième importateurs mondiaux de blé, ont mis en place des systèmes d'amortissement pour éviter des hausses brusques des prix à la consommation.

« Si la tendance à la hausse perdure, cela ne devrait pas empêcher une hausse généralisée du prix des aliments, particulièrement du pain. Les conséquences pourraient notamment être désastreuses à Haïti, plus vulnérable encore qu'en 2008 », s'inquiète Olivier Braunsteffer, directeur des programmes de Care France.

Julien DURIEZ



L'embargo sur le blé russe fait grimper les prix

La FAO s'inquiète de la flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux. La sécurité alimentaire des pays pauvres pourrait être menacée.


Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a annoncé jeudi 6 août que le gouvernement pourrait revoir sa décision concernant l'embargo sur les exportations de blé. L'annonce de cette mesure a fait flamber les cours du blé sur les marchés mondiaux, la Russie en étant le troisième exportateur mondial.

Le "cheptel russe" d'abord
C'est pour éviter une pénurie et une inflation des prix intérieurs que le Premier ministre russe a interdit l'exportation du blé et de ses produits dérivés jusqu'à la fin de l'année. A cause de la sécheresse et des incendies qui ravagent la Russie, 20% des récoltes ont été détruites, soit près de 20 millions de tonnes de blé. "En raison des températures anormalement hautes et de la sécheresse, j'estime justifié d'instaurer un embargo temporaire sur les exportations de Russie de blé et de produits agroalimentaires dérivés", avait déclaré Vladimir Poutine.
Les céréales du fond d'intervention russe seront attribuées sans enchères aux régions dans le besoin. Une aide de 35 milliards de roubles (900 millions d'euros) a été débloquée pour venir en aide aux agriculteurs les plus touchés. Dix seront accordés sans contrepartie tandis que les vingt-cinq autres feront l'objet de crédits à des taux avantageux.

Une situation "sérieuse"
Abdolreza Abbassian, économiste et membre de la FAO a immédiatement fait part de ses inquiétudes. La décision russe "représente un élément d'instabilité sur le marché" des céréales et "une situation qui n'était pas grave est devenue maintenant sérieuse", a-t-il déclaré.

L'embargo a provoqué une flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux. Hier, le prix de la tonne de blé a grimpé jusqu'à 230 euros, son niveau le plus élevé depuis deux ans et demi après avoir déjà connu une augmentation de 40% en juillet. Une hausse suffisante pour "interrompre le commerce" international des céréales provisoirement, d'après la FAO. Une nouvelle augmentation ou un maintient des prix élevés sur une longue durée pourrait causer de nouveaux problèmes de santé. En 2007-2008, la hausse des prix des produits alimentaires avait provoqué des émeutes de la faim en Egypte, au Maroc, en Indonésie, aux Philippines et à Haïti.

Des stocks suffisants
La FAO a revu à la baisse les prévisions de production mondiale de blé pour 2010. Elles sont passées à 651 millions de tonnes contre les 676 millions annoncés au mois de juin. Elle s'est tout de même voulue rassurante en rappelant que les réserves restent élevées. "Après deux années consécutives de récoltes record, les stocks mondiaux ont été suffisamment reconstitués pour couvrir le déficit prévu de la production actuelle" a souligné la FAO dans un communiqué.

jeudi 19 août 2010

Haïti: les pertes économiques du séisme représentent 120% du PIB

L'activité économique reprend au ralenti en Haïti. Ici, dans la ville de Ouanaminthe, à la frontière de la République dominicaine. Reuters / E. Munoz
En quelques minutes, le 12 janvier dernier, le séisme qui a ébranlé Haïti a fait 225 000 morts, 300 000 blessés et causé des dégâts supérieurs au total de la production de richesse dans le pays pendant un an. Les séquelles continueront de se faire sentir pendant des années.

Alors qu'il progressait au rythme appréciable de 3% par an depuis 2004, le PIB d'Haïti s'est effondré avec le tremblement de terre. Les dégâts sont évalués par le Fonds monétaire international à 120% du PIB annuel.

Depuis l'activité économique reprend au ralenti : la récession par rapport à 2009 est de 8,5%. L'inflation qui avait baissé avant le séisme est repartie à la hausse. Les exportations sont en recul alors que les importations progressent sensiblement.

Face à cette situation, les finances publiques plongent et la dette publique dépasse désormais 20% du PIB. Point positif, selon le FMI, l'agriculture, la construction et l'industrie textile redémarrent et les fonds envoyés par les Haïtiens émigrés ont progressé depuis la catastrophe, ce qui soutient la consommation, notamment des 1 300 000 sans abris.

L'aide internationale promise à Haïti atteint 7 milliards et demi d'euros, dont la moitié dans les 18 mois. Mais pour ne pas accabler Haïti sous la dette, le FMI estime que les besoins financiers du pays devraient être couverts par des dons ou des prêts très avantageux.

dimanche 15 août 2010

Comment enrayer la crise alimentaire au Niger ?


Sept millions de Nigériens concernés. Le Niger est en proie à une grave crise alimentaire. La junte au pouvoir a facilité la mobilisation des ONG et des bailleurs en lançant, dès le 11 mars, un appel à l’aide internationale. Ces efforts semblent pourtant insuffisants. Le point sur la situation.

Trois mois après l’appel à l’aide internationale lancé par le gouvernement, la crise alimentaire « est en train de devenir pire au Niger ». Le constat a été fait il y a une semaine par la commissaire européenne à l’aide humanitaire, Kristalina Georgieva. Arrivée au pourvoir en février dernier, à la suite d’un coup d’Etat contre le président Mamadou Tandja, la junte avait déclaré, le 11 mars, un état d’insécurité alimentaire critique et lancé un appel à une assistance internationale. L’initiative avait facilité la mobilisation des agences et des bailleurs, mais les efforts semblent insuffisants alors que s’ouvre au Niger la délicate période de soudure (qui débute en juin avec la campagne agricole pour se clore en septembre avec les récoltes). En raison d’une campagne agricole 2009 marquée par la sécheresse, le Niger est en proie à une grave crise alimentaire.

Un aide mieux organisée

La plupart des ONG au Niger estiment toutefois que les aides humanitaires sont mieux préparées et organisées par rapport à 2005 où, sans l’aide financière demandée par l’Onu, la famine avait touché 2,4 millions de Nigériens et causé la mort de plus de 100 000 personnes. « En raison d’importants tonnages de céréales injectés dans les circuits de la vente à prix modérés et de distribution gratuite de vivres, la situation des populations rurales et urbaines vulnérables s’est beaucoup améliorée », indique Ibrahim Maman Tantan, un représentant de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) au Niger, joint par Afrik.com. Dans le cadre de son programme d’appui en semences d’urgence, l’agence onusienne apporte une contribution de 3009 tonnes de semences améliorées de mil, niébé et Sorgho. « Soit 84% de la requête initiale du gouvernement », selon M. Tantan. Pour ce qui concerne l’aide en aliments pour bétail, destinée en priorité aux zones les plus affectés en déficit fourrager, plus de 6000 tonnes sont placées dans toutes les régions du pays. « Avec les nouveaux financements récemment acquis, la FAO devrait couvrir à hauteur 143% les besoins exprimés », ajoute M. Tantan.

Les femmes et les enfants d’abord


Le Programme alimentaire mondial (PAM) ne semble pas, non plus, avoir été pris de court par la crise. « Nous avons vu venir les choses », indique la chargée de l’information auprès de l’organisation au Niger Aline Samu, contactée par Afrik.com. « Nous avons très tôt commencé à chercher les financements. Nous avons d’ailleurs lancé, dès janvier, nos activités de nutrition. La crise alimentaire de 2005 nous a servi », explique-t-elle. A travers un programme d’appui à la nutrition, le PAM porte une attention particulière aux mères et aux enfants vulnérables auxquels sont distribués des denrées spécifiques, de l’huile de palme ainsi qu’un mélange de farine de blé et de Soja notamment. Ces produits n’étant pas disponibles en grandes quantités dans la région, ils sont souvent importés d’autres continents. « L’inconvénient avec l’achat international, c’est que cela prend du temps, note Aline Samu. Entre le moment où nous recevons la confirmation de la contribution et celui où les denrées arrivent, cela prend de 3 à 5 mois ». Le PAM mène également des activités dites de secours auprès de la population, qui consiste en la distribution de denrées alimentaires souvent acquises localement, car disponibles dans les pays limitrophes. Un peu plus d’un million de personnes en ont à ce jour bénéficié. Mais à cause du manque de moyens, les objectifs n’ont pas pu être atteints. « Nous n’avons pour l’instant effectué que deux tours de distribution. Au premier tour, nous n’avons pu distribuer que des céréales alors que nous avions prévu des paniers complets. Au deuxième tour, nous avons pu fournir, en plus, des haricots », raconte Aline Samu.

La faim se lit sur les visages

Le PAM a réclamé 82 millions de dollars pour ses opérations au Niger jusqu’à décembre 2010. Aujourd’hui, 51% des contributions demandées ont été satisfaites. La FAO a de son côté reçu 53% du montant de l’aide demandée. Rien qu’« à Maradi (sud du Niger), 3 millions de personnes éprouvent de sérieux besoins alimentaires. (...) La faim se lit sur les visages de populations », avait déclaré Kristalina Georgieva lors de sa visite à Niamey la semaine dernière. Selon l’Onu, plus de 7 millions de Nigériens, soit plus de la moitié de la population, sont en état d’insécurité alimentaire, sur les quelques 10 millions de personnes touchées au Sahel.

La crise alimentaire en chiffres


Selon une enquête réalisée par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) en avril 2010, l’insécurité alimentaire affecte 47,7% de la population, soit 7,1 millions de personnes. L’étude révèle que l’insécurité alimentaire sévère touche 22,2% de la population, soit 3,3 millions de personnes tandis que l’insécurité alimentaire modérée affecte 25,5% de la population, soit 3,8 millions de personnes. Les ménages les plus durement touchés sont ceux tenus par des femmes. Le taux de prévalence de l’insécurité alimentaire y est de 10% supérieur par rapport aux ménages dirigés par les hommes.

C’est la région de Maradi, capitale économique du pays, qui est la plus touchée par cette crise. Plus de 29% de ses habitants sont en proie à une insécurité alimentaire sévère.

Selon les résultats d’une enquête menée conjointement avec l’Unicef et le gouvernement nigérien, en juin 2009, le taux de malnutrition aiguë au niveau national se situerait à 12,3%. Moins de la moitié de la population (41%) a accès aux services de santé de base et un enfant sur 5 meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans. Jusqu’à avril 2010, la malnutrition des enfants de moins de cinq ans a été signalée dans près de 9 villages sur 10 (87,6%).

Dans l’ensemble, près de la moitié des villages, soit 47,4%, ont été confrontés à une baisse de revenu agricole au cours des douze derniers mois, selon le PAM. La production céréalière de la campagne 2009/2010 a été estimée à 3 421 122 tonnes contre 4 905 200 tonnes en 2008, une baisse de 31%. Quant à la production fourragère, elle a enregistré un déficit record de 16 137 329 tonnes de matières sèches, soit 67% des besoins du cheptel national. Sur le marché de Maradi, l’un des plus importants du pays, le prix du mil a enregistré une hausse de 18% en mars 2010 par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Djamel Belayachi

mardi 10 août 2010

Après le blé, la viande va flamber


Le prix de la volaille puis du bœuf devraient augmenter à cause de la sécheresse russe.

L'interruption par la Russie de ses exportations de céréales en raison de la canicule a créé une situation "sérieuse" sur le marché du blé selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Au terme d'une semaine de hausse record, la tonne de blé se négocie à 210 euros sur les marchés agricoles. C'est 50% de plus qu'il y a deux mois. Conséquence : les prix de la viande devraient augmenter de 6 à 10% dans les six prochains mois.
La volaille puis le bœuf

Si le prix de la viande risque d'augmenter autant, c'est parce qu'il vient pour la moitié du prix de l'alimentation des animaux. Michel Portier, gérant de la société Agritel spécialiste des matières premières agricoles, rappelle qu’en plus de l’embargo russe, la France a été touchée par la sécheresse. "Avec des pâturages peu abondants, les éleveurs vont devoir acheter pas mal de nourriture auprès des fabricants d’aliments de bétail". La volaille, moins longue à élever, devrait être la première viande à voir ses prix progresser. La viande bovine devrait être touchée dans six mois.

Si les éleveurs sont inquiets, les céréaliers se réjouissent. Après deux années où ils ont vu leurs revenus diminuer, l'année 2010 s'annonce sous de meilleurs auspices. Les consommateurs, eux, ne devraient pas payer leur baguette beaucoup plus cher. Le coût du blé représente moins de 5% du prix final du pain.
Pas comparable à 2008

Troisième exportateur mondial de blé, la Russie a annoncé jeudi la suspension temporaire, à partir du 15 août, de ses exportations de céréales et de produits agricoles dérivés en raison des mauvaises récoltes provoquées par la sécheresse, ce qui a entraîné une hausse des cours du blé à des niveaux inédits depuis 2008. "Le marché mondial du blé reste nettement plus équilibré que lors de la crise en 2007/08, et les craintes d'une nouvelle crise alimentaire mondiale ne sont pas justifiées à ce stade", selon la FAO. La hausse des prix mondiaux alimentaires avait abouti à des émeutes de la faim dan 35 pays dont Haïti et la Mauritanie.

jeudi 1 juillet 2010

Le soutien public aux agriculteurs augmente légèrement dans les pays de l’OCDE

La part des recettes agricoles assurée par les plans gouvernementaux a légèrement augmenté dans les pays de l’OCDE l’an dernier, renversant une tendance à la diminution que connaît l’aide publique depuis 2004, d’après un nouveau rapport de l’OCDE.

La publication Politiques agricoles des pays de l’OCDE indique que l’estimation du soutien aux producteurs (ESP) s’est hissée en 2009 à 252.5 milliards USD environ, soit 22 % des recettes agricoles totales contre 21 % en 2008 et 22 % en 2007. Cette hausse du soutien dans les pays de l’OCDE s’explique par le fait que les prix des produits agricoles de base sont redescendus des sommets atteints en 2008, ce qui a entraîné l’activation de mesures publiques destinées à soutenir les prix intérieurs ou les revenus des agriculteurs.

Les plus fortes hausses du soutien aux exploitants (en proportion de leurs recettes totales) ont été enregistrées l’an dernier au Canada, où l’EPS est passée de 13 à 20 % des recettes agricoles, en Corée (de 46 à 52 %), en Norvège (de 60 à 66 %) et en Suisse (de 57 à 63 %). Dans chacun de ces pays, la cause principale a été l’augmentation du soutien des prix des produits laitiers.

Aux Etats-Unis, le soutien aux exploitants est passé de 8% à 10% des recettes agricoles totales l’année dernière alors qu’il est passé de 22% à 24% dans l’Union Européenne.

En Australie, la fin des paiements exceptionnels liés à la restructuration du secteur laitier a également réduit la part globale du soutien public aux exploitants agricoles.

Selon le rapport, compte tenu des contraintes budgétaires qui découlent de la crise économique, les pouvoirs publics doivent réévaluer et adapter leurs politiques de soutien agricole pour atteindre certains objectifs économiques, sociaux et environnementaux.

Ainsi, un meilleur ciblage du soutien serait nécessaire face à certains impératifs tels que la gestion des risques ou la protection de l’environnement. Les responsables de l’action publique devraient réduire les subventions qui faussent les marchés et dissocier les paiements publics de la production agricole.

Indemniser les agriculteurs lorsque les prix sont bas ou mettre les consommateurs à l’abri des fluctuations des prix en restreignant les exportations ne fait qu’accroître la volatilité des prix mondiaux, indique le rapport.

« Il conviendrait d’insister davantage sur l’amélioration de la gestion des risques. En outre, les prix mondiaux seraient moins instables si les marchés mondiaux fonctionnaient mieux et étaient plus transparents », a déclaré Ken Ash, Directeur de la Direction des échanges et de l’agriculture à l’OCDE.

Pour obtenir une synthèse de la publication Politiques agricoles des pays de l’OCDE – Panorama, 2010, ou pour vous entretenir avec les auteurs du rapport, les journalistes sont invités à contacter la Division des médias de l’OCDE (tél. : + 33 1 45 24 97 00).

De plus amples informations sur les travaux de l’OCDE dans le domaine de l’agriculture sont disponibles sur : www.oecd.org/ agriculture- fr.

jeudi 24 juin 2010

Les nouvelles du « bateau pour Haïti »

30°N 20°35'W, route au 230 à 5 nds : option Sud pour Christophe Lebas, en double sur le Breizh Da Viken
Mercredi 23 juin 2010
Reparti de Porto Santo (Archipel de Madeire) ce dimanche, le « bateau pour Haïti » fait route vers la Guadeloupe.

Malheureusement réduit à deux, suite à la blessure au genou durant cette escale d'Eric Le Goudivèze dit Rico rapatrié depuis en France, l'équipage du Breizh Da Viken (Christophe Lebas & Daniel Cardurner) a repris la mer. Chargé de matériel de pêche, scolaire et médical (béquilles, fauteuils roulants et médicaments), l'ancien fileyeur destiné aux pêcheurs d'Anse d'Hainault, à la pointe sud-ouest d'Haïti, est sans relâche optimisé d'un gréement lui permettant d'exploiter au mieux les vents portants.

« Le bateau sera remis comme les précédents à la Fondation Verte, une ONG haïtienne qui travaille pour les communautés de pêcheurs. Le Breizh da Viken permettra de tirer les pirogues sur les zones de pêche jusqu'aux dispositifs de concentration de poissons (radeaux sous lesquels le poisson s'agglutine), puis de stocker la pêche en cale réfrigérée afin de la livrer dans les villes, notamment Port-au-Prince. »
Source : Un nouveau bateau solidaire pour Haïti par Solidarité-Pêche.

Christophe Lebas, co-skipper du figaro 33 MemoireStBarth.com qui bouclait fièrement la 10ème Transat Concarneau - St Barth le mois dernier, s'attaque ainsi de nouveau à l'Atlantique sur ce bateau de pêche qui lui parle.

mercredi 23 juin 2010

Ne pas laisser le champ libre à l'insécurité alimentaire

Le taux de personnes vivant dans l'insécurité alimentaire pourrait augmenter d'un cran pendant la saison pluvieuse dans les régions frappées par le séisme. Certaines mesures sont annoncées dans le Plan d'action de relèvement et de développement national d'Haïti en vue d'éviter le pire.

Haïti: Le gouvernement et ses partenaires annoncent, à travers le Plan d'action de relèvement et de développement national d'Haïti, un ensemble de mesures visant à éviter l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans les zones frappées par le séisme du 12 janvier 2010. « Quelques 495,000 enfants de moins de 5 ans et 200,000 femmes enceintes ou allaitantes bénéficieront d'un apport nutritionnel supplémentaire », lit-on dans le document. De plus, insistent les auteurs du document, un système d'alerte précoce et la création d'un réseau de stockage décentralisé de vivres constitueront un dispositif efficace en cas de désastre.

Ces mesures, d'après les experts ayant concocté le plan de reconstruction d'Haïti, visent à réduire le risque d'augmentation des taux de malnutrition pendant la saison des pluies. « La détection et le traitement de la malnutrition devront être améliorés afin d'assurer une couverture à travers tout le territoire », disent les experts qui plaident en faveur de la mise place d'un filet de sécurité en faveur des ménages en situation d'insécurité en alimentaire dans les zones affectées par le séisme.

D'autres mesures dont le renforcement de la prise en charge de la malnutrition aiguë parmi les enfants de 6 à 59 mois sont aussi préconisées par les experts. Ceci, affirment-ils, implique la mise en place d'un système national de 10,000 agents polyvalents et 45,000 assistants au niveau communautaire (dont un tiers sera recruté dans les prochains 18 mois), pour mettre en oeuvre un programme de prévention de la malnutrition, qui sera également bénéfique à la création d'emplois à travers tout le pays.

Données budgétaires pour 18 mois :
Distribution ciblée d'aliments supplémentaires : 40 M$
Renforcement des capacités, agents communautaires : 30 M$ dont 15 M$ en appui budgétaire
Stockage décentralisé et renforcement institutionnel : 20 M$ en appui budgétaire
Filet de sécurité alimentaire : 50 M$

Total 140 M$ dont 35 M$ en appui budgétaire

Eau et assainissement

Le relèvement et la reconstruction du secteur de l'eau potable est aussi abordé dans le PDNA. « La stratégie de relèvement et de reconstruction pour l'accès à l'eau potable et l'assainissement s'articule autour de la stratégie sectorielle existante », expliquent les experts. Il est important, font-ils remarquer, d'améliorer dans le court terme (12 à 18 mois) la gestion des déchets solides de manière à accroître la qualité de vie en assurant la collecte et la mise en site de plus de 200 000 m3/mois de déchets solides dans la capitale et des dix agglomérations urbaines les plus importantes. Ils proposent, par ailleurs, l'aménagement de quelque huit sites de décharge pour la desserte effective de la zone métropolitaine et les 10 agglomérations urbaines regroupant une population de 5 millions d'habitants.

« Cessation progressive de la fourniture précaire des services de base temporaire sur une période de 3 ans ; construction d'un système d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement dans le pays en favorisant les technologies à faible coût et socialement adaptées », sont entre autres, les mesures préconisées pour le PDNA dans le cadre des efforts de relèvement du secteur de l'eau potable.

Les principaux objectifs à atteindre dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement au cours des prochains 18 mois sont : d'une part, une couverture en eau potable de 60 % en zone métropolitaine et de 73 % dans les autres agglomérations urbaines et en milieu rural, d'autre part, une couverture en assainissement de 58 % en zone métropolitaine et de 50 % dans les autres agglomérations urbaines et en milieu rural.

La mise en place de la politique nationale dans le secteur Eau potable et Assainissement sera soutenue, selon le plan de reconstruction du pays, par le renforcement du développement technique de la gestion et de l'autonomie financière des opérateurs du pays et par une campagne nationale pour l'amélioration des pratiques d'hygiène et de promotion de l'assainissement de l'ensemble de la population - avec pour cible dans les dix-huit premiers mois les 5 millions de la zone métropolitaine et des 10 grandes agglomérations urbaines.

Données budgétaires pour 18 mois :

Sites de décharge : 50 M$ dont 10 M$ en soutien budgétaire
Eau potable : 80 M$ dont 40 M$ en soutien budgétaire
Renforcement des institutions : 30 M$ dont 10 M$ en soutien budgétaire

Total 160 M$ dont 60 M$ en soutien budgétaire


Jean Pharès Jérôme

jeudi 15 avril 2010

Soutien de la BM et de l'UE a la Guinee-Bissau

COMMUNIQUE DE PRESSE


Signature de deux accords de financement

Le Directeur de la BM plaide pour un appui massif à la Guinée-Bissau

Dakar, 13 avril, 2009 - “Les partenaires au développement de la Guinée-Bissau doivent prendre le risque des faire des investissements massifs et à long terme dans ce pays pour l’aider à sortir du cercle vicieux des crises». Cet appel a été lancé, jeudi dernier à Dakar, par Habib Fétini, le Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Guinée-Bissau qui a signé, avec l’Ambassadeur Fali Embaló, deux conventions pour soutenir ce pays à faire face à la crise alimentaire.

M. Fétini a rappelé que, pour sa part, la Banque mondiale prépare actuellement d’importantes opérations pour appuyer Bissau, notamment dans le secteur de l’éducation, des finances publiques et de l’énergie.

Pour sa part, l’ambassadeur de la Guinée-Bissau au Sénégal, M. Fali Embaló a magnifié la coopération entre son pays et ses partenaires, en insistant particulièrement sur les interventions de la Banque mondiale et de l’Union européenne.

En effet, c’est l’Union européenne, à travers son fonds fiduciaire administrée par la Banque mondiale, qui a accordé une subvention de deux millions 870 mille Euros pour aider Bissau à atténuer les effets de la crise alimentaire chez les groupes vulnérables et à augmenter sa production en riz.

La Banque mondiale, sur ce fonds de l’UE, va ainsi allouer 2 millions 50 mille Euros (1.342.750.000 FCFA environ) au Programme alimentaire mondial (PAM) pour exécuter un programme de cantines scolaires et de « Travail contre nourriture ». « Ainsi, 28.000 élèves dans 232 écoles vont bénéficier d’un repas quotidien pendant une année scolaire alors que prés de 20 mille personnes pourront bénéficier de rations alimentaires contre le travail fourni pour la réhabilitation de 300 kilomètres de routes dans tout le pays », a indique M. Fétini.

Quant à la seconde convention, elle va aider la Guinée-Bissau à mettre en œuvre un programme pour produire mille tonnes supplémentaires de riz grâce à un financement de 820 mille euros (537.100.000 FCFA environ).

« Nous espérons ainsi, dans les 18 prochains mois, apporter notre soutien à votre pays pour renforcer l’accès à la nourriture aux populations les plus vulnérables, notamment les enfants, et à appuyer deux milles petits exploitants à augmenter leur production en riz », a ajouté le Directeur des opérations de la BM pour la Guinée-Bissau, basé à Dakar.

Globalement, il s’agit d’appuyer la Guinée-Bissau à financer des activités pour atténuer l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires, a ajouté le Directeur des opérations de la Banque mondiale.

Il a rappelé que cette opération vient en complément des activités initiées dans le cadre du projet d’urgence de soutien à la sécurité alimentaire, approuvé par la Banque mondiale en Septembre 2008 avec une subvention de 5 millions de dollars.

Il faut noter qu’avec ce nouveau financement, la Guinée-Bissau aura donc reçu de l’Union et de la Banque mondiale, des subventions d’un montant total appui total de 9,3 millions de dollars pour faire face à la crise alimentaire.

Fin