lundi 5 mai 2008

Crise alimentaire : le président sénégalais demande la suppression de la FAO - Organisations internationales


Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a réclamé, dimanche 4 mai, à Dakar, la suppression de l'Organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), en estimant que la crise alimentaire mondiale actuelle était "largement son échec".

"En dépit de tous les mérites de son directeur général (...), c'est l'institution FAO qui doit être mise en cause", a affirmé le président Wade dans une déclaration radiotélévisée sur la hausse des prix des denrées alimentaires. "Cette institution aux activités dupliquées par d'autres, apparemment plus efficaces (...), est un gouffre d'argent largement dépensé en fonctionnement pour très peu d'opérations efficaces sur le terrain", a-t-il accusé.

Il a ajouté avoir "longtemps réclamé" le transfert en Afrique de cette institution basée à Rome, actuellement dirigée par le Sénégalais Jacques Diouf, dont "rien ne justifie [la] présence aujourd'hui en pays développé" selon M. Wade. "Cette fois, je vais plus loin, il faudrait la supprimer", a-t-il martelé. Plusieurs initiatives ont été prises en faveur des pays menacées lorsque la communauté internationale a réalisé "brutalement" qu'il y avait crise alimentaire, selon lui.

LE SÉNÉGAL FRAPPÉ PAR LA HAUSSE DES PRIX

La FAO a ainsi réclamé 1,7 million de dollars "pour une initiative d'urgence de distribution de semences et d'engrais", tandis que le Fonds international de développement agricole (FIDA, autre institution de l'ONU) a promis "200 millions de dollars [pour] des cultivateurs pauvres des pays les plus touchés", a-t-il indiqué.

Le Sénégal est touché de plein fouet par la hausse des matières premières. Le président Wade a annoncé avoir lancé avec l'Inde "un plan d'irrigation" visant 240 000 hectares de terres afin de produire du riz dans la vallée du fleuve Sénégal. Provenant entièrement d'Asie (pour 70 % de Thaïlande), principale nourriture du pays, le riz importé a enregistré ces dernières semaines une envolée de son prix, devenant hors de portée des Sénégalais, dont le pouvoir d'achat s'est beaucoup réduit.

Le 1er mai, quelque 10 000 personnes protestant contre la forte hausse des produits de première nécessité ont défilé, à Dakar, en scandant "président, nous sommes fatigués ! Le pays est cher !". "Trop, c'est trop ! Non à la cherté de la vie", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants réunis à l'appel de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), la principale centrale syndicale du pays.

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